De quand ça date ? Une histoire de nos objets quotidiens

De quand ça date ? C'est à cet exercice de mémoire de la vie quotidienne que se livre le numéro spécial Historia-Point de Vue décembre-janvier 2012 (disponible en kiosque jusqu'au 26 janvier 2012).  En 132 pages et en de nombreuses illustrations nous est contée une très concrète histoire de la proximité de l'homme avec les objets et outils de l'art et de la manière de manger, de se vêtir, de prendre soin de son corps ou de sa beauté, de meubler son chez soi, de jouer, de partager des fêtes en famille ou entre amis et, plus récemment, de surfer sur les technologies nouvelles.Les pages "A table" sont signées de l'historienne de la gastronomie Michèle Barrière, co-auteur pour Arte de la série "Histoire en cuisine", et qui a signé de plusieurs polars historico-culinaires, comme "Les Soupers assassins du Régent" (Agnès Viénot Éditions, 2010) ou "Le Sang de l’hermine" (JC Lattès, 2011).

On apprend par exemple dans ce N° Spécial que l'assiette, rapportée de Chine par Vasco de Gama, fut introduite en Europe au début du XVIe siècle, mais ne se développa qu'au XVIIIe siècle quand le secret de fabrication de la porcelaine fut enfin percé et que la manufacture de Saint-Cloud, puis celles de Chantilly et de Vincennes se mirent à les produire en milliers d'exemplaires. Si le couteau est aussi ancien que l’homme, c’est au Moyen Âge qu’il s'est diversifié. Au point que tout seigneur respectable se devait d’embaucher un écuyer tranchant; à la fin du XVe siècle est apparu le couteau pliant qu’on range dans sa poche; appelé « kenivet", il deviendra notre canif national.  Connue dès le néolithique, la cuillère -cantonnée à la cuisine- n’apparaît à table qu’au XIVe siècle et devient ensuite un objet précieux, en argent ou en or. À deux, trois ou quatre dents, la fourchette, apparue à Venise au XIe siècle, a eu bien du mal à s'implanter chez nous. C’est de là que le roi Henri III la rapporte en France, en 1574. Le premier manuel sur la manière de donner aux serviettes des formes d’animaux, de fleurs, de légumes paraît en 1560, en Italie, il existe plus de cent manières de le faire. Pour ce qui est du beurre, bien que connu vers 3500 avant J.-C., il lui fallut attendre le XVIe siècle pour être utilisé en France, et encore, très rarement. Son heure de gloire n’arrive qu’au XVIIe. Fondu, salé ou frais, il se vend alors sur les marchés. Quant au chocolat, la "boisson des dieux », découvert par les conquistadores, il fit son apparition en France dans la seconde moitié du XVIIe siècle, grâce à l’épouse espagnole de Louis XIV; on le buvait alors avec du lait et parfois avec des oeufs ! Le café lui, courant dans le monde musulman, atteint l’Europe par Venise. La France le découvre vers 1650, il devient très vite à la mode et Louis XIV fait même planter des caféiers dans les jardins de Versailles.Les premières cafetières, appelées marabouts, font leur entrée dans les maisons aristocratiques et bourgeoises, accompagnées de délicates coupes en porcelaine. Rapportée du Moyen-Orient par les croisés espagnols, la glace (on dit alors lla “neige”) ne fait son entrée à la Cour de France qu’au XVIe siècle. à la veille de la Révolution, avec les innovations du Café Procope, à Paris,  qui font fureur ! Au XIXe siècle, les glaces entrent dans les meilleurs restaurants. La pêche Melba est inventée par Escoffier vers 1893 pour la célèbre cantatrice Nelly Melba.

Bref, un magazine plein d'informations et d'anecdotes pour mieux connaître l'origine des ces objets, produits et rites qui rythment notre vie quotidienne.