Le métier de boucher distingué: la Légion d'honneur pour Christian Le Lann

"La boucherie est un métier d'avenir", répète-t-il depuis des années à qui veut l'entendre. En octobre 2012, Christian Le Lann, Président de la Confédération Française de la Boucherie, de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Paris et membre du Conseil Conseil Economique social et environnemental, réaffirmait encore ses convictions devant Arnaud Montebourg, Ministre du Redressement productif: "4.000 emplois sont à pourvoir. Pour cela, nous avons agrandi, amélioré nos écoles de boucherie où maintenant l’afflux des élèves augmente d’année en année (...). Nous accueillons maintenant 8.000 jeunes dans nos centres de formation d’apprentis bouchers. Dans notre profession, l’ascenseur social fonctionne et un  apprenti devient rapidement patron artisan. Ce qui caractérise un artisan boucher est sa recherche de la qualité de sa viande, c’est pourquoi nous nous sommes regroupés dans une marque collective, l’Original, qui certifie que les vaches sont françaises. Les artisans bouchers privilégient le circuit court, c’est à dire la relation éleveur-artisan boucher".

Dans le cadre de la promotion 2013, Christian Le Lann vient d'être nommé au grade de Chevalier de l’ordre de la Légion d’Honneur. Un honneur pour cet artisan issu d’une famille de bouchers et qui, la passion de la viande et de son métier chevillée au corps, se bat pour préserver un savoir-faire professionnel de haute facture. Dans sa boucherie du 242 de la rue des Pyrénées (Paris XXème arrondissement), il propose à sa clientèle des produits de grande qualité: du veau fermier élevé sous la mère, des viandes de boeuf de bêtes exclusivement françaises (une évidence pour le Président de la Confédération Française de la Boucherie..), du porc fermier du Limousin, de l'agneau de pré salé en provenance directe des pâturages du Mont Saint Michel. 

Confédération Française de la Boucherie

Comments

[jo benchetrit]

"La boucherie est un métier d'avenir"???Non. L'avenir n'est pas, s'il est comme vous le dites. Lire le livre de Jean-luc Daub , issu de 15 ans d'inspection des abattoirs de la honte. La honte, oui, pas l'honneur. http://forum.doctissimo.fr/animaux/cause-animale/temoignage-inspecteur-abattoirs-sujet_880_1.htm

Agressé lui-même à un marché aux bestiaux.Personnellement, je ne donnerais la legion d'honneur qu'à ceux qui contribuent à améliorer le monde, donc à rendre meilleure l'humanité qui y impose sa loi sans pitié avec 56 milliards d'animaux tués par an après une "vie" pourrie de A à Z.

esperons que ça finisse! Au point où on en est, si on continue à etre aussi cruel et cynique, on finira mal. Dejà que ça affame 1 milliard de gens, que ça pollue, que ça tue en rasant des forets pour planter le maïs et soja OGM pour nourrir le betail, enfin...

[Félix]

Donner la légion d' honneur à quelqu'un qui gagne "sa vie" en tuant cet autre qu' est l' animal, renseigne sur la régression de la pensée humaine, pour ne pas dire la faillite de celle ci.

Je comprends que des artistes, des vrais, pas des pseudos artistes , refusent cet honneur !

Légion d' honneur ou pas, la boucherie, avec tout ce qui est en amont est condamnée, car il y a un mouvement en marche contre l'industrie du vivant et de la mort, et rien ni personne ne pourra arrêter cette vague.

[Joël Lequesne]

Le monde à l'envers, c'est l'impression que j'éprouve en découvrant cette curieuse farce consistant à attribuer la légion d'honneur à un boucher, en attendant de la refiler à quelques zélés chevillards qui auraient sans doute, eux aussi, la passion de la viande chevillée au corps.

Ce soi-disant métier d'avenir ressemble pourtant bien à un vestige du passé, pas seulement par la cruauté de la filière viande dont il est la vitrine, mais en raison des conséquences écologiques entraînées par la surexploitation des animaux d'élevage.

Chacun reste libre de prendre conscience de phénomène, mais ça peut aussi aller très vite en lisant par exemple "Bidoche", de Fabrice Nicolino.



Joël Lequesne