Claude Monet, De l'andouillette au petit-déjeuner
Le déjeuner, Claude Monet, 1898. Photo U. Edelman
Une andouillette et du vin blanc au petit déjeuner... Dans le magazine Beaux Arts N°437 (janvier 2020), Malika Bauwens voit dans ce rituel culinaire le passage obligé de l'artiste pour se mettre en situation de trouver l'inspiration. Tout comme la plasticienne Louis Bourgeois qui comptait les moutons et écoutait de la musique, crayon à la main pour évacuer ses tensions ou la stricte hygiène de vie (dont notamment la pratique quotidienne du sport) que s'imposait le peintre catalan Joan Miro, Claude Monet semblait avoir besoin de ce quotidien réglé comme du papier à musique pour construire son oeuvre.
"Une andouillette arrosée d'un verre de vin blanc sec: c'est avec ce repas copieux que le père de l'impressionnisme démarre sa journée, raconte Malika Bauwens. Homme de la lumière, Monet s'est levé avec le soleil, vers 6h du matin. Ensuite, le peintre s'enferme dans son atelier d'où il ne sort que pour déjeuner (11h30) et dîner (19h30). Servis dans la salle à manger jaune, les repas sont des moments sacrés pour ce fin gourmet: fromages, glace à la banane, huile d'olive, foie gras et pudding pour Noël... A la table de Monet, on sait faire bonne chère".
Soucieux de bien manger, "le peintre impressionniste -qui ne mettait pas un pied dans sa jolie cuisine à faïence bleue- gardait toujours un oeil sur le menu qu'on concoctait".