Thaï alias Le Riz Jaune: "La cuisine asiatique, c'est facile !"
Existe-t-il UNE cuisine asiatique ? Oui, pour la plupart des consommateurs français pour qui nems et autres rouleaux de printemps à la carte des restaurants à la déco sinisante sont autant de marqueurs de la cuisine chinoise. Non, pour les voyageurs qui ont eu la chance d'apprécier sur place les facettes des cultures du Vietnam, de Thaïlande, du Laos, du Japon ou de Corée et d'en comparer les différentes gastronomies.
Pour Thaï Liou, cuisinier sino-laotien arrivé en France en 1977 comme réfugié politique, l'important n'est pas tant de familiariser les Français avec les arcanes de ces cultures que de créer chez les habitants de son pays d'adoption des souvenirs olfactifs et gustatifs aussi évocateurs que ceux qu'il a gardés de son enfance à Vientiane.
Sans formation de cuisinier (il a simplement été employé comme serveur dans des restaurants asiatiques), cet amoureux de la cuisine s'est découvert une vocation de vulgarisateur en devenant un youtubeur spécialiste des saveurs asiatiques. Avec sa chaîne créée en 2014, Thai alias Le Riz Jaune embarque ses 160.000 abonnés dans un voyage gourmand aux quatre coins de l’Asie en mixant -et en mettant à la portée des néophytes- les plats emblématiques des cuisine chinoise, thaïe, vietnamienne, japonaise, coréenne et laotienne.
C'est son expérience de passeur de recettes que le Chef youtubeur a décidé de partager avec le plus grand nombre en mettant par écrit le détail de ses meilleures prestations-video dans un ouvrage publié en mars 2022 chez Larousse Cuisine.
"Ma culture culinaire s'est beaucoup franchisée durant ces années, raconte le Chef dans cet ouvrage, mais les recettes de mon enfance sont restées intactes", comme le jiaozi de son enfance ou la soupe phô, dont ses parents avaient fait leur spécialité dans le restaurant qu'ils tenaient au Laos.
Pédagogue, Thaï Liou énumère d'abord les ingrédients et légumes indispensables à la préparation de ses plats, notamment ceux qui ne sont pas encore très connus du grand public -sauce d'huître, sauce hoisin, mayonnaise japonaise, feuilles de citron kaffir (combawa), poires nashi, farine de riz gluant, flocons de bonite, concentré de tamarin ou chapelure panko- et présente les techniques de base pour plier les raviolis, les gyoza, les jiaozi et autres banh bao.
Dans un joyeux mélange de cuisines nationales et régionales d'Asie, le Chef puise dans un répertoire de plats incontournables (ceux que la mondialisation a essaimés dans les capitales occidentales) et de spécialités moins connues chez nous au gré de la pénétration des cultures du Laos et de Corée dans notre pays. Au menu: siu mai au porc, boeuf chop suey, gua bao, pak choï aux shiitakés sautés (Chine), tempuras de crevettes, poulet teriyaki ou karaage, gyudon, tonkatsu, katsudon, ebi fry, temari sushis, tofu teriyaki, yakisoba au poulet (Japon), nems, rouleaux de printemps, boeuf lôc lac, bo bun, soupe phô, banh bao (Vietnam), salade boeuf, laap de poulet (Laos), soupe tom kha kaï, cabillaud au curry rouge, pad thaï aux crevettes (Thaïlande), beignets d'ailes de poulet à la pâte de piment gochujang, boeuf bulgogi, riz sauté au kimchi, ouefs marinés, bibimbap (Corée).
Sans oublier quelques desserts piochés dans ces différentes cultures culinaires, comme les perles de coco chinoises, les mochis glacés japonais ou le riz gluant à la mangue dont les Thaïlandais sont friands.
Des plats incontournables aux spécialités les plus méconnues, la preuve est faite que, selon le slogan de sa maison d'édition: "Avec Thaï, la cuisine asiatique, c'est facile !".
Le riz jaune, Thaï Liou et Sophie Dumont (photos), Larousse