Avicenne, Les huiles essentielles en cuisine aussi !

Dédiée aux huiles essentielles, la revue Avicenne, dont le premier numéro est paru début septembre 2020 aux Editions Leduc, a pour vocation, selon la rédactrice en chef Anne Dufour,  de faire "découvrir les coulisses derrière les petits flacons d'huiles essentielles (...), qui ont su se faire une place dans notre salle de bains, notre cuisine, notre sac à main". 

(Photo Encyclopédie Larousse en ligne)

Le titre rend hommage au médecin-philosophe arabe Avicenne (780-1037) qui influença la médecine musulmane et occidentale jusqu'au 16ème siècle avec son ouvrage le Canon de la médecine, et qui fut le premier à distiller une huile essentielle, la rose de Damas. "Tout un symbole pour évoquer le côté psycho-olfactif des huiles essentielles revendiqué par la revue", explique Anne Dufour.

Leur utilisation à des fins thérapeutiques -l’aromathérapie- y est présentée dans son volet thérapeutique mais aussi les différents angles du bien-être, de la beauté, de l’hygiène, des arts... 

(Photos Agrumes Bachès, Lueur du Sud)

Dans ce N°1, un dossier est consacré aux vertus des huiles essentielles d'agrumes (bergamote, citron, pamplemousse, etc) et des focus en images présentent les grands classiques que sont la lavande, l'immortelle, le pin. D'autres moins connues -comme le khellala, la litsée citronnée,  la livèche, le néroli, l'arbre à thé, cèdre de l'Atlas, la mirrhe, le myrte, le vétiver, le ravintsara, l'ylang-ylang, etc- feront sans doute l'objet de l'intérêt des prochains numéros de la revue...

La présentation de chaque plante est accompagnée d'un conseil signé Danièle Festy, l'association créée en hommage à cette pharmacienne qui a aidé à faire connaître l'aromathérapie pratique grand public, qui souligne, au delà des bienfaits de ces huiles essentielles, leurs contre-indications. Ces produits concentrés en composants actifs extraits de plantes aromatiques contiennent en effet des dizaines de molécules (aldéhydes, cétones, esters, éthers, oxydes, phénols, alcools, terpènes) qui, mal employées ou sur-dosées, peuvent s'avérer  nocives voire toxiques.

Certaines huiles essentielles sont dermocaustiques et ne doivent pas être appliquées sur la peau, d'autres phototoxiques sont déconseillées avant une exposition au soleil, d'autres encore ne doivent pas être associées à des médicaments anti-coagulants ou sont allergisantes, beaucoup sont à éviter chez les femmes enceintes (par ex sarriette, basilic, fenouil) et la plupart chez les enfants...

(Photo Ouest-France)

En cuisine, si l'utilisation des huiles essentielles est assez courante, la précision du dosage est primordiale. Les quantités admissibles sont infimes: à peine une goutte par personne, voire même une seule par plat.

Il faut par exemple juste 4 à 6 gouttes d'huile essentielle de basilic ou de menthe pour aromatiser un litre d'huile d'olive, 2 à 4 gouttes pour donner une saveur végétale à 500 grammes de miel, 1 à 2 gouttes pour relever la saveur d'une grande tasse de tisane...

Le Chef Julien Gasté, qui officie dans le restaurant Le Kerisnel à Saint Pol de Léon dans le Finistère, fait appel à elles pour "propulser le goût, le côté intense" d'une plante. Ses recettes à retrouver dans le magazine: Lassi du dragon (à l'HE de cardamome), Soupe givrée au géranium rosat, Oeuf coque avec HE cumin, Spaghettis à l'encre de seiche et HE de basilic, Figues à l'HE lavande.

Avicenne, Leduc.s Editions, 20 euros