Corée du Sud, Manger au Pays des Matins Frais
La Corée, c’est un peu comme le Japon ou la Chine, non ? Voilà bien le genre de phrases qui énerve Elise Ducamp. Pour l'auteure du guide Quelque chose de Corée du Sud, dont la 2ème édition sort en septembre 2019 aux Editions Nanika, avec "son histoire millénaire, ses rites ancestraux, sa langue fascinante et son économie bouillante", la 11ème puissance mondiale est, n'en déplaise à certains, "un pays bien à part qui ne supportera pas les comparaisons très longtemps tant sa culture est unique et complexe".
Elise Ducamp a vécu plusieurs années à Séoul. Dans ce livre à vocation culturelle autant que touristique, elle se propose d'entrebailler pour le visiteur français les portes de ce "royaume ermite" et de l'initier à tous ces petits quelque chose qui font l’âme de la Corée du Sud: Qui était Tangun ? Que sont le han et le jeong ? Quelle logique suit l’architecture des palais coréens ? Quels sont les principes du confucianisme ? Y a-t-il des impairs à ne pas commettre à table ?, etc...
Et côté cuisine et comportements alimentaires, les Coréens du Sud ont leurs propres codes et sont là encore des gens "bien à part", pour qui l'idée de bien manger est associée à la santé et au bien-être et qui font de l'acte de manger une activité ultra-sociable. "On mange rarement seul et on mange tous dans le même plat. À l’exception du bol de riz qui est individuel (et parfois un petit bol de soupe), les plats coréens sont généralement placés au centre de la table pour que tous les convives y aient accès".
L’importance accordée à la hiérarchie dans les relations sociales en Corée se conjugue à table à travers les nombreuses règles de bonne conduite à respecter pour ne pas risquer de froisser son voisin de table. Ne jamais planter ses baguettes dans le riz (ce geste est associé aux rites funéraires rendus aux ancêtres), ne jamais soulever son bol de la table (contrairement à la Chine ou au Japon, où le bol va à la bouche, en Corée c’est la bouche qui va au bol...), ne jamais refuser un verre qui vous est servi, ne jamais se servir à boire soi-même, ne jamais laisser un verre vide, etc...
Pour ce qui est l'équivalent de notre steak-frites, le kimchi est pratiquement élevé au rang de "quasi-Dieu pour tous les Coréens". Ce plat typique -créé il y a plus de 2.000 ans sous la dynastie de Silla- est constitué de choux salé, fermenté et mariné dans une préparation à base de sauce de poisson, piment et ail.
(Photos Morgane Roy et Elise Ducamp)
Les Coréens en mangent pratiquement à tous les repas (petit-déjeuner compris), le mélangent dans des soupes, des ragoûts, le déclinent avec du radis ou du navet... Officiellement, il en existe plus de 200 types différents et sur n’importe quel marché, on peut en déguster au moins une dizaine: baechu kimchi (choux), ggakduki kimchi (radis), yeolmumul kimchi (pousses vertes)...
Autre incontournable de la table à la coréenne, le BBQ coréen et sa grille placé au centre de la table est pratiqué maintenant dans le monde entier. Le plus populaire est le samgyeopsal, réalisé avec des tranches de poitrine de porc.
(Photo Elise Ducamp)
Pour les aventuriers du goût, Elise Ducamp liste une série de plats "à manger absolument… au moins pour goûter !", comme le odeng (aussi appelé eomuk) à base de pâte de poisson, de farine, d’oignons et de carottes, puis cuit dans un bouillon de poisson, et servi sous la forme d’un ruban enfilé sur un pique à brochette-, les tteokbokki -gâteaux de riz traditionnels servis dans une sauce au gojuchang avec de l’ail-, les japchae - des nouilles de patate douce (servies froides ou chaudes avec des légumes et de la sauce soja-, les pajeons -des galettes à base d’oeufs qui peuvent se faire avec presque tout : viande, fruits de mer, légumes, kimchi-, le poulpe vivant (le plus souvent "des tentacules coupés (qui continuent quand même de bouger !)", le thé burdokcha (une décoction de racines de burdock reconnue pour ses vertus laxatives, "l’allié minceur des Coréennes qui en boivent des litres et des litres"...), le soju, l’alcool roi en Corée du Sud (et le plus vendu au monde !) qui, fabriqué à partir de riz, de blé, de pomme de terre, de patate douce ou de tapioca, est l’ami pour la vie de tous les Coréens.
Indispensable pour tout voyageur en Corée du Sud, ce livre se veut "un livre sur l’identité coréenne, sur cette façon de vivre et de penser si différente, un guide personnel et engagé qui donne à voir le Pays des Matins Frais au-delà des clichés et des stéréotypes".
Nouveauté 2019 chez Nanika, ce guide est connecté à une carte Mapstr regroupant toutes les bonnes adresses de l'auteure : 300 adresses de logements, restaurants typiques, petits cafés cachés, micro-brasseries, musées, lieux insolites et autres adresses connues uniquement des locaux...
Quelque chose de Corée du Sud, Elise Ducamp, Editions Nanika