Coqs et poules en majesté au Petit Palais-Paris
© Tōkyō, Musée des collections impériales (Sannomaru Shōzōkan)
Annoncé comme l'un des points d'orgue de la manifestation Japonismes 2018, le chef d'oeuvre du maître japonais Ito Jakuchu “Images du royaume coloré des êtres vivants” est exposé pour la première fois en France au Petit Palais-Paris, du 15 septembre au 14 octobre 2018.
Acquises par la maison impériale du Japon en 1889 auprès du monastère bouddhiste Shokoku-ji, à Kyoto, ces oeuvres sur rouleaux de soie (kakemonos) sont demeurées dans la collection personnelle des empereurs jusqu’au tout début des années 2000.
Selon Stéphane Jarno (Télérama, 18 septembre 2018), ces trente kakemonos "destinés à exalter la pureté, la beauté et la force de la vie sous toutes ses formes, mettent en scène toutes sortes de fleurs, d’arbres, d’oiseaux, d’insectes, de poissons, de reptiles et d’amphibiens".
Dans toute son oeuvre, l'artiste montre "une prédilection jamais démentie pour les coqs et les poules, dont il mémorise les attitudes, parades et comportements. Crêtes vermeilles, plumes en bataille, poses avantageuses : les gallinacés ont trouvé chez Jakuchu un admirateur inconditionnel. Mieux, une sorte de super-héraut !".
Né à Kyoto en 1716, Ito Jakuchu, qui s'est passionné pour le dessin dès l’enfance, a étudié et copié des toiles de maîtres chinois avant de se spécialiser dans le kachaga, un genre qui se consacre à la représentation des fleurs et des petits oiseaux. "Une école de rigueur et d’académisme – il aurait reproduit, dit-on, plus de mille tableaux – où il apprend scrupuleusement l’art de la composition, ainsi que toutes les techniques de l’encre et de l’utilisation des couleurs. Au fil des années, le peintre autodidacte s’affranchit de cette pesante tutelle et décide de peindre uniquement d’après nature".
Contrairement à celles d’Hokusai, Hiroshige, Utamaro et autres maîtres de l’ukiyo-e – mouvement artistique de l’époque d’Edo (1603-1868) –, ces pièces d'Ito Jakuchu n’ont été ni dupliquées ni diffusées sous forme d’estampes. "Un injuste oubli qui prit fin avec le décès de l’empereur Showa, en 1989".
Exposition Jakuchu, Le royaume coloré des êtres vivants, Petit Palais-Paris