Gilles Pudlowski raconte sa passion de l'Alsace, des Alsaciens et de leur gourmandise

De son propre aveu très mal placé pour livrer un dictionnaire amoureux et consensuel de l'Alsace (lui qui est Lorrain, Mosellan et d'une autre confession que les deux grandes religions historiques...), Gilles Pudlowski n'a cependant que "peu de leçons à recevoir concernant cette région qui fut le grand oeuvre de sa vie".

(Photo Maurice Rougemont)

Preuve en est dans ce nouvel opus où, dans une version illustrée et abrégée de son Dictionnaire amoureux publié en 2010, l'auteur Pudlowski peaufine à l'envi son discours forcément partial et passionné sur cette belle province dont il nous prouve au fil des pages qu'elle a su faire de son destin dramatique et mouvementé, "un roman, une longue mélodie, une fable".

Très vite, l'historien Gilles Pudlowski reprend sa casquette de journaliste-critique gastronomique pour louer cette terre riche en cuisiniers fameux et en vignerons audacieux et célébrer sa gourmandise "à la fois soignée et obsessionnelle".

(Photo Maurice Rougemont)

Question connaissance du terroir, des produits et des talents d'Alsace, on peut faire confiance à son carnet d'adresses. Quand Gilles Pudlowski bat le rappel, les chefs répondent tous présents: Jacques Bruckmann de l’Etoile à Mittelhausen, Claude et Lydie Fuchs du Loejelgucker (à Traenheim),  Patricj Fritz de l’Ami Fritz (à Ottrott), Roger Benhassoun de la Cheneaudière (à Colroy-la-Roche), Jean-Michel Reusch et Cédric Moulot du  Tire-Bouchon et du Crocodile à Strasbourg, Pierre Meyer du Burestuebel (à Pfulgriesheim), Hervé Wollbrett de la charcuterie du même nom à Saint-Jean-Saverne, etc...

Et côté Recettes, plats emblématiques, vignobles, fromages, rien de ce qui touche à la table et à la vigne d'Alsace ne lui est étranger... A savoir:

La Bière (le premier marché  de l'Hexagone avec 60 litres consommés chaque année par tout bon Alsacien), le Bretzel dont l'ancienneté date du 12ème siècle, la Choucroute, ce plat-symbole qui grâce aux Alsaciens émigrés à Paris après l'occupation prussienne des années 1870 a donné à la capitale ses plus belles brasseries, Eguisheim, le berceau du vignoble dont Riquewihr est "la perle", Foie gras et sa spécialité strasbourgeoise en brioche (c'est à dire en croûte de pâte feuilletée), le Gewurztraminer, le vin d'Alsace par excellence au nez de rose et d'épices et "ses notes d'agrumes et de litchis frais", les Winstub propices à l'activité littéraire comme à la pratique de la gourmandise, l'illustrateur Hansi, qui a cimenté l'imagerie folklorique de l'Alsace des cartes postales et des femmes en coiffes noires, le Kelsch, ce tissu  en chanvre et lin présent dans les cuisines et sur les tables, le Kougelhopf emblèem sucré de la région, ses services de table Obernai en faïence, le Munster à pâte molle et croûte lavée (et forte odeur !), le Pain d'épice aux multiples formes et décors de Noël et de la Saint Nicolas, la Questche et autres snaps et eaux de vie de fruits locales, le Raifort, condiment de tous les plats conviviaux de la belle province, pour finir par cette pizza alsacienne qui a pour nom Tarte flambée.

Dictionnaire amoureux illustré de l'Alsace, Gilles Pudlowski, Editions Plon/Gründ