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Du Bruit Côté Cuisine
22 février 2016

Manger et boire en temps de guerre, l'exemple de 14-18

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A l'heure où on commémore le centenaire de la bataille de Verdun, la Bibliothèque municipale de Dijon, célèbre pour son Fonds gourmand, s'interroge sur l'alimentation au front et à l'arrière pendant la Grande Guerre. Comment la population a-t-elle tenu ? Qu'est-ce que la guerre changeait dans les modes de vie ? Que trouvait-on pour se nourrir ? Quels étaient les liens entre le front et l'arrière ?

Encore assez peu étudié pour lui-même, ce biais de l'alimentation est fondamental dans la recherche actuelle sur le premier conflit mondial, se nourrir étant  "à la fois un besoin humain premier, un facteur de bien-être ou de cafard, un enjeu aux mutiples facettes -sanitaire, économique, industrielle, logistique, symbolique-" ;

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Dans Manger et boire entre 1914 & 1918, publié en janvier 2016, parole est donnée aux 15 universitaires qui ont participé aux journées d’études organisées sur ce thème à Dijon en novembre 2014.

Dans les chapitres consacrés respectivement aux Soldats et aux Civils, ces historiens spécialistes de la période-1914-18 ou de l'alimentation au 20ème siècle passent en revue la vision que les Poilus ont de leur nourriture, son rôle dans le moral des troupes et dans la relation entre les combattants et leurs proches restés à l'arrière, l'intérêt que le commandement accorde à la question du ravitaillement, ...

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Côté Troupes, on lira avec intérêt les contributions sur la réception des "produits du pays" » par les hommes des tranchées (Rémy Cazals), la "cuisine de tranchée" ou l’art d’accommoder les vivres (Marie Llosa), l’alimentation des troupes coloniales indigènes (Marc Michel), l’alimentation "rationnelle" du soldat au travers du prisme des sciences de la nutrition à l’épreuve de la guerre (Anne Rasmussen), ou encore l’approvisionnement en vin de l'armée française entre 1914 et 1918.

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Côté Civils, les articles franchissent les frontières de l'Hexagone en guerre. Si on voit comment la France a pu produire des vivres de réserve pour l’armée, les entreprises alimentaires se transformant en une véritable industrie de guerre (Marie Llosa), on apprend aussi comment Bruxelles s'est dotée de restaurants économiques pendant le conflit (Peter Scholliers) ou comment les Allemands de l'arrière ont fait face à la pénurie de pain (Nina Régis). Le chapitre Recettes économiques de guerre montre la moralisation des pratiques culinaires dans les villes, "le sacrifice volontaire des civils (étant) encouragé comme écho au sacrifice des combattants du front" (Emmanuelle Cronier).

Très instructifs également deux articles sur le "nationalisme gastronomique" ou comment la Première guerre mondiale a systématisé la propagande culinaire nationaliste orchestrée dès la fin du 19ème siècle (Denis Saillard) et sur la rupture décisive que le conflit a provoqué dans "l'ordre ancien" qui avait régné tout au long du 19ème siècle en matière de gastronomie (Alain Drouard).

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La Bibliothèque municipale de Dijon profite de l'ouvrage pour présenter quelques menus et des livres de cuisine de la Grande Guerre.

Manger et boire entre 1914 & 1918, Co-Edition Bibliothèque municipale de Dijon/Editions Snoeck

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