Paillard, subjectif, hédoniste et documenté, Le Dictionnaire chic du vin
"Refuge ultime de la délicatesse et, disons le mot, de la civilisation" selon le mot du poète belge Jean-Claude Pirotte, le vin -ceux qui le font, ceux qui le vendent, ceux qui le boivent, ceux qui en parlent, ceux qui en vivent et ceux qui en meurent trop tôt- est au coeur de cet abécédaire hédoniste, paillard et sensuel, d'une réjouissante subjectivité et parfaitement documenté.
Chez le journaliste Léon Mazzella, auteur de ce Dictionnaire chic du vin, les références oeno-littéraires sont signées tout à la fois Balzac et Jim Harrison, Julien Gracq et Sully Prud'homme, Marceline Desbordes-Valmore et Restif de la Bretonne. On ne fait pas plus éclectique ni moins coïncé !
Jean-Paul Kauffmann, François-Xavier Demaison
En véritable professionnel et en vrai amoureux de l'art de bien vivre, Léon Mazzella sait d'expérience que, si boire est un plaisir vain quand il est pratiqué en solitaire, l'exercice répété et assidu du lever de coude se révèle porteur de divines surprises dans une approche collégiale, conviviale et comparative. Chez lui, les amis pinardiers ont pour noms Emile Peynaud, feu Antoine Blondin, Sébastien Lapaque, Jean-Paul Kauffmann, Gérard Oberlé ou François-Xavier Demaison. De quoi apprendre vite et bien tout sur le Petit-Verdot, l'appellation Fixin, la biodynamie ou la fermentation alcoolique.
Jean-Pierre Xiradakis, Emile Peynaud
Autre facette du personnage et du livre, l'homme du Sud-Ouest et des comptoirs ne se cache pas derrière les mots pour parler de la chose vinicole. Zinc, boutanche, fillette, pinard, cuisse, sexe, chambre d'amour... Léon a le vin coquin et la dégustation sentimentale. Ce qui ne l'empêche pas de répondre présent quand il s'agit d'émettre un avis d'expert sur les arômes, les accords, les cépages, le classement de 1855 ou le choix des verres.
Un livre flâneur mais résolument tonique, savant mais pédagogique, où l'on croise des moines cisterciens et les Tontons flingeurs, où les goûts élitistes ont l'élégance d'éviter le sectarisme, où La Romanée-Conti et Côte Rôtie ne snobent ni l'Entre-Deux-Mers, ni les rosés de Saint-Tropez, où on peut être à la fois Bourgogne ET Bordeaux, aimer à la fois le Rioja et l'Irouléguy, où vigneronnes et vignerons sont des prénoms et des personnages avant d'être des producteurs de bouteilles, où les verticales ne doivent rien à la géométrie mais tout au bonheur bacchique.
Dictionnaire chic du vin, Léon Mazzella, Editions Ecriture