En Provence, près de 90 % des vins produits sont des Rosés
Ils peuvent aller du plus pâle (couleur pêche, melon ou mangue) au plus vif (pomelo, mandarine ou groseille). Quelles que soient leur couleur, les vins rosés (en particulier français) plaisent et ont le vent en poupe. Ce sont eux qui ont connu les développements les plus spectaculaires ces dernières années, que ce soit en termes de volumes de production, de valorisation, de volumes échangés au niveau international et de consommation dans de nombreux pays. Dans le monde entier, 1 bouteille de rosé sur 4 est produite par des vignerons français et cette position de leader doit beaucoup à la Provence, première région de France productrice de rosés AOC avec 35 % du total des rosés hexagonaux (devant les pays de Loire). Côté consommation mondiale, les indicateurs sont également au beau fixe: il se boit 15 % de vins rosés en plus depuis 10 ans sur la planète !
Pour le Président du CIVP (Conseil interprofessionnel des Vins de Provence) qui rassemble les 3 AOC régionales (Côtes de Provence, Côteaux d'Aix-en-Provence et Côteaux Varois en Provence), ce constat plutôt positif ne doit pas occulter les réalités: l'augmentation rapide de la concurrence mondiale (l'Italie, les Etats-Unis, l'Espagne savent eux aussi produire de bons rosés), les rigidités du développement de la production française devant les perspectives de croissance de la consommation mondiale (aujourd'hui de 9 % du total des vins bus dans le monde), les limites de la rentabilité des exploitations viticoles face à la pression immobilière dans le Sud-Est ou l'évolution du produit avec le succès chez la clientèle jeune des BABV (boissons aromatisées à base de vins), comme le Rosé Pamplemousse... Si les Rosés de Provence sont "une appellation mature", les professionnels de la filière (producteurs et négociants) doivent aussi réfléchir à leur avenir à moyen et long terme et "mettre en place les conditions de la pérennisation de l'appellation". L''assemblée générale du CIVP le 29 juin 2014 devrait tracer quelques pistes pour l'avenir des Rosés de Provence.