Carmélite maraichère, nonne tisanière... 1000 et un métiers gourmands en milieu monastique
(Photo: La Nouvelle République)
Frère brasseur, carmélite maraichère, moine fromager, religieuse confiturière, nonne tisanière... Dans de nombreux établissements religieux, le travail artisanal occupe une bonne partie des journées de ces êtres voués à la prière et au silence. Saint Benoît a édicté la règle dont se réclament les Bénédictins et les Cisterciens (les Trappistes): "C'est alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains, à l'exemple de nos pères et des apôtres". Mais cette pratique a été adoptée dans tous les monastères d'Europe occidentale dès le 9ème siècle.
Aujourd'hui, cet artisanat monastique, qui permet à ces établissements d'assurer leur autonomie financière, connait un regain de faveur auprès du grand public... même si les gourmands -croyants ou laïcs- fréquentent depuis toujours leurs boutiques.Traçabilité, valorisation des produits du terroir et des recettes locales, production et fabrication exemptes d'intrants chimiques, ... les bonbons, liqueurs, pâtisseries, fromages, bières élaborés dans les monastères et couvents ont bien des vertus tendance qui les font apprécier par une catégorie de consommateurs avides d'authenticité et de naturel.
Dans le Guide gourmand des abbayes qu'elle a publié aux Editions du Chêne en 2014 (et qui n'a pas pris une ride...), Nicole Masson entraîne le touriste gourmand dans un pélerinage gustatif à travers cloîtres, monastères et autres carmels de l'Hexagone.
Les religieux sont-ils des becs sucrés ? Confitures du Carmel de la Transfiguration du Havre et du Prieuré des Cisterciennes du Jassoneix, pâtes de fruits de la Trappe de Soligny, biscuits des Bénédictines de Rouen, miel du Monastère de la Visitation de Tarascon, guimauves de l'Abbaye Notre-Dame de Bon-Secours, chocolats de l'Abbaye Notre-Dame de Bonneval... on trouve dans nombre de ces établissements de quoi régaler les amateurs de friandises et de sucreries.
Autres incontournables de l'artisanat gourmand en milieu monastique, les plantes séchées et tisanes (du Monastère de la Clarté Notre-Dame de Taulignan ou de l'Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle), l'huile d'olive (de l'Abbaye Notre-Dame de Ganagobie) et, pour les fans de salé, les fromages: fromage fermier de l'Abbaye de Citeaux, fromage de Savoie de l'Abbaye Notre-Dame de Tramié, fromage du Périgord la Trappe d'Echourgnac, le Saint-Germier au lait cru de l'Abbaye Sainte-Marie de Boulaur, la Tomme des Pyrénées de l'Abbaye Notre-Dame du Pesquié.
Sans oublier les différentes boissons alcoolisées, reflets de nos terroirs et des traditions locales: le cidre du Prieuré Sainte-Marie, la bière du Mont des Cats, la fameuse Chartreuse Verte (55°) et la Jaune (40°) du Monastère de la Grande Charteuse, et les célèbres vins et liqueurs de l'Abbaye Notre-Dame de Lérins ou du Domaine de la Castille à Solliès-Ville.
Epiceries fines, boutiques spécialisées en artisanat monastique dans les capitales régionales, ventes en ligne, portails d'e-commerce... les voies pour acheter ces produits sont moins impénêtrables que celles du Seigneur.
Le guide gourmand des abbayes, Nicole Masson, Editions du Chêne