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Du Bruit Côté Cuisine
13 juin 2013

Sushis, mangas et céramiques de Rosanjin... l'art culinaire du Japon au Musée Guimet

images(Photo: Sano Museum)

Du 3 juillet au 9 septembre 2013, le Musée Guimet consacre une exposition à l'art culinaire du Japon au travers de l’oeuvre de l’artiste Rosanjin Kitaoji. Céramiste, peintre, artiste laqueur, calligraphe, et par ailleurs excellent cuisinier, Rosanjin (né en 1883, décédé en 1959) est considéré au Japon comme un "génie de la cuisine" et l'inventeur de la gastronomie dans  l'archipel, célébré pour avoir revisité les arts de la table tout en respectant l’esthétique japonaise. Essayiste, il a notamment déclaré dans "La voie du goût de Rosanjin" que "la cuisine, tout en prenant comme matière la nature et en satisfaisant le désir le plus primitif des êtres humains, sublime ce savoir-faire au niveau de l’art".

Dans la lignée créatrice de Rosanjin, l’exposition a pour vocation de souligner comment chaque récipient lié à la cérémonie du thé ou à la dégustation de mets délicats est "pensé dans sa forme, sa texture et son décor, au gré des principes esthétiques d’harmonie avec la nature environnante et entre les convives pour un partage simultané de la beauté et de l’élégante simplicité".

imagerosanjin-shigaraki-tsubo-MSrosanjin-JT-3(Photos: DR)

Sur le modèle de "l’art total" prôné par Rosanjin dans son restaurant mythique Le Club des Gourmets, où se jouait devant chaque convive une pièce éphémère, les visiteurs du musée Guimet pourront vivre une expérience culinaire et esthétique semblable à celle vécue par les clients des restaurants de l’artiste. Les oeuvres seront placées dans des espaces dédiés, où seront projetées des vidéos de quatre grands chefs de haute cuisine traditionnelle officiant chacun dans un style différent.

yosuke imadaoishinbotoru okuda(Photos: DR)

Chef cuisinier du Ginza Kyûbei, l’un des plus célèbres restaurants de sushi de Tokyo, Yôsuke Imada  explique  l'influence de Rosanjin sur son art: "Le sushi est un genre culinaire épuré, qui se base sur les seuls riz et poissons. Le travail du chef consiste donc à saisir en un instant le goût de chaque client et lui servir les mets qui lui conviennent, selon le rythme adéquat. Ce ne sont ni des discours ni une connaissance livresque, mais des gestes efficaces et harmonieux qui permettent de réduire la distance entre nous et les clients qui nous font face derrière le comptoir. Il est également important de leur procurer le plaisir des yeux en jouant avec la couleur des produits de saison, sans toutefois céder à trop de décoration (...). Le choix des oeuvres de Rosanjin vient de là. Pour que les sushi de plusieurs couleurs soient mis en scène comme il le faut, des céramiques simples, comme celles de l’école Bizen, Shino ou Oribe, sont parfaites. Elles nous font sentir leur matière, sans nuire au plat. Mais comme les oeuvres de Rosanjin sont dynamiques et gardent une présence forte, elles nous imposent d’avoir assez d’exigence, d’énergie et de force d’esprit pour que nos sushi soient à leur hauteur" (extrait de "La lettre de Guimet").

Le 4 juillet,  l'auteur de Oishinbo -un manga sur la culture culinaire japonaise apparu en 1983 et qui  s'est déjà vendu à plus de 100 millions d'exemplaires- animera un atelier sur le thème  "Le Monde d'Oishinbo" où il fera  le lien avec le peintre Rosanjin à qui il a maintes fois rendu hommage dans son manga. Le 6 juillet, au cours d'un atelier consacré à la vaisselle ("l’habillage de la cui­sine") et à l'adéquation entre le plat et la forme et les couleurs de la vaisselle, Toru Okuda, chef cui­si­nier du res­tau­rant Ginza Okuda, étoilé au guide Michelin, pré­sen­tera un menu com­plet de cui­sine cha­kai­seki.

Musée Guimet

 

 

 

 

 

 

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