Champagnes Devaux: Nicolas Sale, premier chef-invité des Résidences Culinaires de Bar sur Seine
Au pays du Chaource et des magasins d'usine, là où la Seine ressemble encore à un bien modeste cours d'eau, les Champagnes Devaux tracent leur élégant sillon dans les vignobles de Bar sur Seine. Entre Bassin parisien et contreforts du Plateau de Langres, à un jet de pierre de la Côte d'Or, la production maison assume haut la main sa personnalité frappée au double sceau de la Côte des Bar -avec des pinots noirs travaillés sur des sols marneux- et de la Côte des Blancs -où les chardonnays poussent sur des sols en majorité crayeux-. Placés depuis 1987 sous la houlette de l'Union auboise et de Laurent Gillet, ces champagnes de niche (750.000 bouteilles) se revendiquent champagnes de table et demandent à être servis et appréciés en vins de gastronomie. Un positionnement avant-gardiste qui n'est pourtant qu'un habile retour aux sources, le champagne ayant toujours été consommé à table dans la région champenoise.
Pour leurs premières Résidences Culinaires, qui se sont tenues à la mi-octobre dans le Manoir de Villeneuve à Bar sur Seine, la Maison Devaux avait donné carte blanche au chef Nicolas Sale, aujourd'hui aux commandes des cuisines de La Table du Kilimandjaro (* Michelin), du Kintessence et du Black Pyramid à Courchevel, pour lui faire interprêter ses Magnums.
Après un bel amuse-bouche crème de cresson/crème au caviar, Nicolas Sale avait choisi des Noix de Saint-Jacques poêlées sur lentilles vertes du Puy truffées, pour accompagner un extra-brut, l'Ultra D, un bel assemblage sur base de vendanges 2006 (65 % pinot noir, 35 % chardonnay). Dosé à 2 gr par litre, cet ultra-brut vif et frais faisait merveille avec ce produit de la mer et, via la truffe, offrait une heureuse alliance terre-mer. Le D Millésimé 2002 révélait tout le talent du chef à travers son superbe Homard bleu présenté en trois services: mi-cuit, accompagné de céleri, mâche et cèpes; poché, cèpes à cru et son consommé; pinces poêlées à vif et coulis de cèpes. Preuve s'il en est besoin que, sur des vins aromatiques, l'effervescence bien contrôlée invente de surprenants accords en bouche avec des mets magnifiquement maîtrisés.