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Du Bruit Côté Cuisine
12 février 2013

Sicile, le pays où fleurissent les citronniers et où les agrumes sont encore pressés à la main...

icitornnierSanto Piazzese250px-Palermo_piazza_pretoria(Photo Citronnier: Aborddethira.blogspot.com)

Dans "La double vie de M. Laurent" (Editions Fleuve Noir), l'auteur sicilien de romans policiers Santo Piazzese suit son héros le détective Lorenzo La Marca dans sa tournée des bars de sa ville natale Palerme"Au Pinguino, il y avait un seul client, accoudé au comptoir, devant un verre à demi plein et une Kronenbourg à moitié vide. Ou vice-versa, selon que vous soyez optimiste ou pessimiste. Je commandai un jus d'orange, citron et pamplemousse.  Au pays où fleurissent les citronniers, c'est l'un des derniers endroits où les agrumes sont encore pressés comme il convient, c'est à dire, à la main, dans des pressoirs de métal sur lesquels on exerce une pression graduée pour éviter que se forme une mousse et que sortent les huiles essentielles de l'écorce. Ce n'est pas rien.

Tandis que j'attendais, le type à la Kronenbourg me regardait du coin de l'oeil. A l'improviste, il allongea le bras et agrippa une des oranges dans le panier sur le bar : - Je paie le coup, si vous pouvez me dire le nom de cette orange.  - Washington navel, répondis-je du tac au tac, étant donné que c'en était précisément une. Il en resta baba. Puis il tendit la droite et, sans mot dire, serra solennellement la main que j'avais automatiquement envoyée à la rencontre de la sienne. La bière qu'il avait devant lui ne devait pas être la première de l'après-midi (...). - Washington navel, bravo !  Les Américains, ils en rêvent d'oranges comme ça. Vous savez comment ça se boit, la Washington navel, plus bon que ça tu meurs ? Vous prenez une coupe de cristal, une de ces grandes, et vous y pressez dedans une orange puis vous ajoutez du champagne bien froid, vous tournez un petit peu et vous avalez ça. Un truc spécial. Si en plus vous l'accompagnez d'une douzaine d'huîtres très fraîches, servies sur un plateau de glace pilée..."

Un peu plus tard dans son enquête, le détective s'égare dans une drôle de soirée,  entre zakouskis russes et spécialités siciliennes: "Sur la nappe trônaient les hors d'oeuvre russes classiques, des cornichons au sel, saucisson à l'ail, blinis, harengs, caviar rouge, caviar noir; et ensuite, écuelles de smetàna, soupière ave cle bortsch gardé au chaud, et divers autres plats pas plus identifiables. Le tout arrosé de l'inévitable vodka à température ambiante, à la mode russe, et avec le brandy géorgien. La contribution gastronomique locale, à part le vin, était l'habituel attirail de plats siciliens, de la caponata, aux sardines à la beccafico, au potiron à l'aigre-doux, et ensuite il y avait les panelle et croquettes chaudes, les cardons, les petits artichauts et les petits brocolis en beignets, les arancine et les fouaces à la rate, les spitini, la cassata et les cannoli. En définitive, une orgie en grande pompe, et en cela il ne semblait pas qu'il y eut beaucoup de différences entre les deux pays".

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